LA CUISINE CRETOISE

L’alimentation méditerranéenne passe aujourd’hui auprès des diététiciens pour une garantie de longévité et de bonne santé. Or, selon la plupart des études effectuées jusqu’ici dans le monde entier, le régime crétois constitue l’exemple le meilleur et le plus caractéristique de cette alimentation. Après avoir constaté que la Crète présente le taux de mortalité le plus faible et le nombre de décès dus au cancer ou à des maladies coronariennes le moins élevé de la planète, on a donc commencé à rechercher la nature exacte de l’alimentation qui a offert et offre toujours aux habitants de l’île leurs extraordinaires privilèges de santé. Très vite, il est apparu qu’il s’agissait là d’une fort longue histoire qui se perdait dans le temps. Qu’il s’agissait non du fruit d’études scientifiques, mais d’une expérience biologique vieille de plusieurs millénaires, remontant sans doute dès avant l’époque néolithique. D’après les découvertes provenant des fouilles archéologiques, il semble bien que les anciens Crétois, les Minoens, aient consommé pratiquement les mêmes produits que leurs actuels descendants. On a en effet découvert dans les palais de l’époque minoenne de grandes jarres (pitharia) destinées à emmagasiner l’huile d’olive, les céréales, le miel et les légumes secs. Différentes sources iconographiques nous révèlent par ailleurs le monde fascinant des plantes crétoises. Durant la période byzantine, les Crétois conservèrent leurs habitudes alimentaires. Tandis que les familles bourgeoises appréciaient des mets sophistiqués, la population rurale continuait à vivre près de la nature, se nourrissant de plantes, de fruits, de légumes, frais ou secs, d’huile d’olive et d’olives, cuisinant ces produits de diverses manières, afin de les rendre plus savoureux. Ces mêmes habitudes alimentaires aidèrent la population des campagnes à survivre à des conditions exceptionnellement difficiles, comme lors de l’occupation successive de l’île par les Arabes (824- 961), les Vénitiens (1204-