Par extension de l’acte initiatique, le corpus des spectateurs est en meme temps initie a l’univers des references aux mysteres caches dans le langage symbolique du mythe. Dans ce but, le comedien de Terzopoulos execute une partition corporelle tout en dessinant des fleches et des arcs energetiques, qui inscrivent le lien du corps avec l’espace. Dans celui-ci, le heros d’une fiction, interpretee par le comedien, est cense inscrire par la suite, l’indicible, le non "declamable", c’est-a-dire, l’innommable. L’operation a lieu au moyen de signes sonores, charges de transferer la "voix" de la corporalite a l’espace.
Le comedien de Terzopoulos cree donc un "texte corporel" qui agit en tant qu’entite dramatique independante et autoreflexive. Aussi, le "texte corporel" suit-il une normalite determinee, imposee surtout par l’espace. En outre, la nature ambiante, virtuelle ou vraie de l’homme, opere sur l’environnement utopique appartenant aussi bien au heros qu’au comedien qui l’interprete. Ainsi, la nature et tout ce qui entoure l’acteur et le corps fantasme, chargent de references ancestrales le lieu de l’action dramatique. Ils agissent sur la semantique du corps, qui devient, de cette facon, le point focal de la memoire stimulee jusqu’aux moindres cellules de ce meme corps en mouvement ou en position de repos. Le comedien, grace a sa corporalite theatrale, est, en somme, appele a reproduire le monde, a refaire l’histoire de l’univers, a reinventer et a recreer de nouveaux precedents mythiques et mythologiques.